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lundi 18 février 2019

29 novembre 1922 : l’archéologue Carter ouvre le tombeau de Toutânkhamon


PHOTOGRAPHIE DE HARRY BURTON/THE GRIFFITH INSTITUTE

Les analyses génétiques ont parlé. Toutankhamon ne serait pas le fils de Néfertiti. Il serait le fruit des amours incestueuses d'Akhenaton, pharaon, et de l'une de ses sœurs. Quant à la mort précoce du jeune pharaon, elle serait due au paludisme et a sans doute été précipitée par quelques tares génétiques.


Debout, Zahi Hawass. Couché, Toutankhamon. © SCA
Debout, Zahi Hawass. Couché, Toutankhamon. © SCA



L'inénarrable docteur Zahi Hawass , l'homme au Stetson vissé sur la tête à l'image d'Indiana Jones, son héros, a révélé à la presse mondiale ce mercredi 17 février au musée du Caire les résultats des analyses génétiques conduites sur plusieurs momies, dont celle de Toutankhamon.



L'étude, réalisée par des équipes de la Faculté de médecine du Caire, du Centre de recherche national égyptien, de l'université de Tübingen (Allemagne) et de l'Eurac (Italie), vient d'être publiée dans le Journal of the American Medical Association. Elle éclaire d'un jour nouveau le destin étrange et si court du pharaon Toutankhamon, précisant également les filiations de la famille royale sur cinq générations.


D'après les historiens, Toutankhamon est le fils d'Amenhophis IV (ou Amenhotep IV) et de sa femme Néfertiti. Inventeur du monothéisme, poète à ses heures et protecteur des arts, ce pharaon original réduit le pouvoir des prêtres et instaure le culte d'Aton, le disque solaire, au point de changer de nom pour devenir Akhenaton, « celui qui plaît à Aton ». A sa mort, le pouvoir religieux prend sa revanche et rétablit les croyances orthodoxes, dans lesquelles Amon tient un rôle principal. Le tout jeune pharaon, âgé de 9 ans, Toutankhaton, est débaptisé et nommé Toutankhamon. Mort très jeune (à 19 ans), il est inhumé avec fastes, comme en témoigne sa célèbre momie richement parée.



Reconstitution du crâne de Toutankhamon à partir de 1.700 images réalisées à l'aide d'un scanner de type médical (un tomographe) installé dans un camion pour une analyse effectuée en 2005 lors d'une brève sortie de la momie. 



En 2005, Zahi Hawass et ses équipes ont entamé une série d'études sur cette momie. Une analyse au scanner CT (ou tomographie) a infirmé l'hypothèse d'un assassinat, fondée sur la présence d'un trou dans la boîte crânienne (lequel aurait été pratiqué au moment de la momification). Aujourd'hui, l'analyse génétique nous en dit bien plus sur ce jeune pharaon de la 18e dynastie, qui vécut au 14e siècle avant Jésus-Christ.



En langage d'égyptologue, l'ADN fait de Toutankhamon le fils de KV55 et de KV35YL. En langage clair, d'Akhenaton et de la Jeune Dame. La momie trouvée dans la tombe numérotée KV55 est attribuée en effet au quatrième pharaon Amenhotep. Quant à la momie KV35YL, surnommée Jeune Dame (Young Lady), on pensait jusque-là qu'elle n'était autre que la belle Néfertiti. Mais elle aussi a subi des tests génétiques et son ADN montre qu'elle était la sœur d'Akhenaton. Par ailleurs, les études génétiques révèlent aussi que Akhenaton était le fils d'Amenhotep III et de Tiyi, tout comme la Jeune Dame de la tombe KV35YL, laquelle ne peut donc être Néfertiti, a conclu Zahi Hawass.


Toutankhamon est donc bien le fils de son père légitime (certains égyptologues en faisaient son frère) mais pas de la femme de son père. Sa mère était la sœur de son père... L'inceste était coutumier dans les lignées royales de l'Egypte antique et le fait n'est pas surprenant. Toutankhamon a d'ailleurs été marié à Ankhesenpaamon (née Ankhesenpaaton), fille de Néfertiti et d'Akhenaton. Les autres momies étudiées, celles de Youva et Touya, seraient, respectivement, le père et la mère de Tiyi et donc les grands-parents d'Akhenaton. Le mystère demeure, en revanche, pour les deux foetus retrouvés dans la tombe de Toutankhamon. Il en serait le père, nous dit l'ADN, mais leur mère reste inconnue.

Les résultats des test ADN précisent également les causes de la mort prématurée de Toutankhamon. De nombreuses thèses ont circulé, la dernière en date étant celle d'une gangrène fulgurante après une chute de char. Les chercheurs ont repéré les gènes d'un parasiteconnu, Plasmodium falciparum, agent du paludisme (ou malaria). La maladie a également été détectée chez trois autres membres de la famille. Les parents de Toutankhamon lui ont aussi légué quelques tares, notamment la maladie de Köhler, une nécrose des os qui déforme le pied et génère des douleurs pénibles.

Une autre thèse est infirmée, celle du syndrome de Marfan, qui aurait pu expiquer l'aspect physique, étonnament longiligne, des représentations de la famille royale, simplement idéalisées par les artistes, qui suivaient la mode du moment, faisant du pharaon une figure d'adoration.

Avec son paludisme, les malformations et la nécrose des os, le pharaon éphémère ne semblait pas avoir une grande chance de vivre vieux. Le jeune homme a trouvé sa revanche sur le destin grâce aux fastes de sa momification, qui en ont fait une célébrité 34 siècles plus tard, quand Howard Carter a découvert sa tombe en 1922. Source


Articles à lire : Revue des deux mondes, 29 NOVEMBRE 2017, par Margaux d'Adhémar

Pharaon Toutankhamon tombeau

« Le 4 novembre 1922, une marche fut découverte taillée dans le roc en contrebas de la tombe de Ramsès VI dans la Vallée des Rois en Égypte. C’était la première d’un escalier qui menait à l’entrée murée d’une tombe, dont la surface avait été recouverte de plâtre et scellée de grands sceaux ovales portant le prénom de Toutankhamon. », raconte Anne Karakatsouli dans la Revue des Deux Mondes d’octobre 2009.
La découverte, le 29 novembre 1922, du tombeau de Toutânkhamon et de ses trésors par l’archéologue et égyptologue britannique Howard Carter eut un retentissement mondial. En 1915, Carter, sous la direction d’un riche Anglais, Lord Carnavon, reprend le flambeau de Theodore Monroe Davis qui, suite à sa concession arrivée à expiration, était persuadé qu’il ne restait plus rien à trouver dans la vallée des rois.
L’archéologue britannique s’intéresse alors à un périmètre dont il constate que nul ne l’a jamais prospecté : étant situé près de l’entrée de la tombe de Ramsès VI, le lieu est très prisé par les touristes ; en bloquer l’accès pouvait provoquer des protestations, mais Carter décide d’y installer son chantier. Lord Carnarvon, qui finançait le projet, se trouve au Royaume-Uni lorsque, le 4 novembre 1922, on dégage une marche, puis d’autres. À la fin de la journée, Carter se tient devant une porte, portant le sceau de la nécropole royale annonçant qu’il se trouve devant la tombe d’un personnage historique. Dès lors, de nombreuses institutions scientifiques proposent spontanément leur aide, tel que le Metropolitan Museum of Art de New York, qui attend, en retour, quelques trésors.
Il a fallu dix ans à Howard Carter pour venir à bout des fouilles du tombeau et répertorier les milliers d’objets qui s’y trouvaient. Contrairement aux nécropoles d’autres pharaons qui ont quasiment toutes été pillées, celle de Toutânkhamon recelait plus de 5000 objets intacts, vieux de 3300 ans, la majorité étant en or massif. La chambre du trésor, adjacente à la chambre funéraire, renfermait des richesses incroyables. C’est aussi là que sont trouvés de minuscules sarcophages qui, à la manière de poupées russes, s’emboîtaient les uns dans les autres et contenaient la momie d’un enfant mort-né du couple royal.
« L’archéologue britannique Howard Carter touchait au miracle, commente Anne Karakatsouli. Il venait de découvrir une tombe royale intacte qui devait jeter une lumière aussi nouvelle qu’inattendue sur la richesse et la sophistication de la cour égyptienne des dernières années du XIVe siècle. La tombe était exceptionnellement petite et bizarrement agencée par rapport aux autres sépultures royales (…) ».
Cet agencement étrange et la taille plus réduite de la tombe du jeune pharaon par rapport à celles des autres rois d’Égypte a poussé de nombreux experts à se pencher sur la question. Il semblerait que la tombe fut construite selon un plan davantage réservés aux tombeaux des reines. Le mystère trouverait son origine dans le décès inattendu de l’enfant-roi, après seulement neuf ans de règne. Faute de tombeau disponible pour accueillir le défunt alors âgé de 18 ans, les prêtres auraient décidé de rouvrir la tombe de Néfertiti, dix ans après sa mort, pour inhumer le pharaon dans l’hypogée qui au départ n’était pas prévu pour lui.
Célèbre pour son trésor, le tombeau de Toutânkhamon l’est aussi pour sa légendaire malédiction qui aurait poursuivi toute l’équipe de Carter après l’ouverture de la tombe. La légende serait née peu après la découverte du tombeau, lors du mystérieux décès de Lord Carnarvon en 1923. Source 

L’intérieur du tombeau de Toutankhamon est reconstitué à l’identique. C’est ainsi que Howard Carter le vit pour la première fois, en 1922.
L’intérieur du tombeau de Toutankhamon est reconstitué à l’identique. C’est ainsi que Howard Carter le vit pour la première fois, en 1922.Image: ?DR




Tête de Toutânkhamon enfant
Cette tête de Toutânkhamon enfant émergeant d'une fleur de lotus, est une évocation de la régénération permanente du roi. La tombe de Toutânkhamon (1340-1331 avant J.C.) a été découverte par Howard Carter en novembre 1922.

Le pharaon est mort à 19 ans ; sa momie se trouvait dans un cercueil en or massif, placé à l'intérieur de deux cercueils en bois. Ces trois cercueils étaient dans un sarcophage de quartzite à couvercle de granit rouge. Autour du sarcophage, s'emboîtaient les unes dans les autres, quatre chapelles en bois doré qui occupaient entièrement la salle du sarcophage. Source 



Vases canopes de Toutânkhamon


Les têtes taillées dans l'albâtre constituent les couvercles des vases canopes qui contiennent les viscères du pharaon. Elles sont inspirées par le visage de Toutânkhamon à l'époque de son décès. Source






Toutankhamon, le tombeau révélé

La vallée des Rois, près de Louxor, héberge les sépultures de dizaines de monarques, dont la tombe du mythique pharaon Toutankhamon.



Image associée



Voici des vues de quelques merveilles du trésor de Toutankhamon, contenu dans le Musée égyptien du Caire. Toutankhamon était un pharaon peu connu, de peu d'envergure, il a accédé au trône en 1333 avant JC et est mort très jeune. Et quand on voit tous les objets et les trésors qui se trouvaient dans sa tombe, on peut se demander ce qu'il en était de pharaons beaucoup plus connus comme les Thoutmosis ou Ramsès...

Tout d'abord voici la tombe dans la vallée des rois : il ne reste qu'un sarcophage de quartzite ; il y a peu de peintures ; cette tombe est assez quelconque et très petite.Source 



Autour de ce sarcophage, il y avait 4 chapelles funéraires d'une taille impressionnante, s'emboîtant les unes dans les autres :




A l'intérieur les sarcophages s'emboîtaient comme des poupées russes, jusqu'à la momie. Voici les différents sarcophages :



le sarcophage externe


le sarcophage intermédiaire





le sarcophage interne




Image associée

Voici le plus intime des trois cercueils emboîtés qui contenaient la momie de Toutânkhamon. Il est constitué d'or massif d'environ 3 mm d'épaisseur.





le masque funéraire de face





et le dos, couvert de hiéroglyphes




Le pectoral



Dans les autres salles étaient disposés le mobilier, (lits, sièges...), les chars, les armes, les serviteurs (les oushebtis), la nourriture... qui devaient accompagner Pharaon dans l'au-delà.














L'entrée du tombeau de Toutânkhamon dans la Vallée des Rois.
PHOTOGRAPHIE DE FIORE/AGE FOTOSTOCK



Ayant découvert un escalier menant au tombeau plus tôt ce mois-là, Carter (à gauche) avait l'intuition qu'il était sur le point de faire une découverte majeure : celle d'un tombeau royal encore intact.

PHOTOGRAPHIE DE HULTON/GETTY IMAGES




L'annonce de la découverte de Carter a fait sensation. Les fonctionnaires égyptiens fascinés se rassemblèrent à l'entrée du tombeau.

PHOTOGRAPHIE DE HULTON/GETTY IMAGES




Par mesure de sécurité, Carter a fait poser une grille d'acier à l'extrémité du passage permettant l'accès au tombeau pour dissuader les éventuels pillards.

PHOTOGRAPHIE DE HARRY BURTON/THE GRIFFITH INSTITUTE




Un des ornements de poitrine de Toutankhamon. Celui-ci est fait d'or, d'ivoire et de cornaline. Le pharaon se tient devant Amon, qui lui offre l'ankh, symbole de la vie. Conservé au Musée égyptien, au Caire

PHOTOGRAPHIE DE ARALDO DE LUCA




Carter fut étonné de voir pour la première fois l'antichambre : "C'était un spectacle qui surpassait tout ce que j'avais pu voir précédemment, et tout ce que nous avions rêvé de voir." Le tombeau avait été partiellement pillé en des temps reculés, mais il restait dans le tombeau un grand nombre d'objets.

PHOTOGRAPHIE DE FERNANDO AZNAR



Mis au jour dans l'antichambre, ce lit funéraire fait d'or était orné de la tête de la déesse Ammit.
PHOTOGRAPHIE DE S. VANNINI/GETTY IMAGES



Cette statue dorée a été trouvée dans l'antichambre. C'est l'une des deux statues qui gardaient l'entrée de la chambre funéraire.




Howard Carter et son équipe enveloppent soigneusement l'une des deux statues sentinelles de l'antichambre avant de la sortir du tombeau.
Carter et son équipe ont rapidement découvert que l'annexe avait déjà été visitée par des pilleurs. Il a fait l'inventaire des centaines d'objets qui se trouvaient encore dans l'antichambre, donnant à chacun d'eux un numéro.



Pendentif trouvé dans le tombeau de Toutankhamon, représentant un faucon tenant les symboles de la vie et de l'infini entre ses serres. Musée égyptien, Le Caire.




En février 1923, Carter (à gauche) a vu pour la première fois la Chambre funéraire : « Un spectacle étonnant... La lumière a révélé un mur d'or solide. » Lord Carnarvon (à droite) et Carter ont trouvé à l'intérieur un immense sanctuaire doré qui contenait le corps du jeune pharaon.




Le tombeau en or massif mis au jour par Carter contenait deux autres sanctuaires. Il a fallu plus d'un an pour les séparer et révéler un énorme sarcophage en quartzite.




Le deuxième cercueil de Toutânkhamon était en bois et recouvert de marqueterie incrustée sur les côtés et sur le devant.




Le cercueil le plus profond était une « masse incroyable d'or pur ». À l'intérieur se trouvait le corps momifié de Toutânkhamon, qui reposait là depuis plus de 3 000 ans.

PHOTOGRAPHIE DE S. VANNINI/GETTY IMAGES







Représentation du dieu faucon Gemehsu, placé dans la tombe de Toutankhamon comme une offrande funéraire. Musée égyptien, Le Caire
PHOTOGRAPHIE DE S. VANNINI/GETTY IMAGES





À partir de 1902, Carter aide Theodore M. Davis à reconstituer le tracé de la Vallée des Rois, en fouillant les tombes des pharaons de la 18e dynastie jusqu'à celles des pharaons de la 20e dynastie.

PHOTOGRAPHIE DE E-MONSITE.COM
IMAGE FOURNIE AVEC L'AIMABLE AUTORISATION DE E-MONSITE.COM






BÉNÉDICTION ET MAUVAIS SORTS

Carter a ainsi décrit son premier aperçu du tombeau quelques années plus tard : « Les détails de la pièce ont émergé lentement de la brume... des animaux étranges, des statues et de l'or - partout on distinguait le reflet de l'or. » La pièce vue par Carter est maintenant connue sous le nom d'antichambre. Au début de l'année suivante, son contenu avait été enregistré et enlevé, laissant seulement deux statues gardant la porte menant à une autre zone, que Carter supposait être la chambre funéraire.

Cette porte a été ouverte en février 1923. La pièce était entièrement occupée par trois sanctuaires emboîtés. Dans ceux-ci s'étendait une série de sarcophages en or, dont l'un d'eux protégeait la momie de Toutânkhamon dont le visage était couvert par un masque funéraire doré. À côté de la chambre funéraire se trouvait une autre pièce, plus petite, connue sous le nom de salle du Trésor. Les plus précieuses possessions royales de Toutânkhamon avaient échappé à la convoitise des pilleurs de tombes pendant plus de 3 000 ans.




LANCER LE DIAPORA
Carnarvon est mort quelques mois après la mise au jour du tombeau, d'une piqûre de moustique, faisant croire à une malédiction. Au moment de sa mort le 5 avril 1923, la rumeur veut que sa chienne poussa un hurlement avant de mourir elle aussi, et que toutes les lumières du château de Highclere ainsi que celles de la ville du Caire en Égypte s'éteignirent, sans que l'on puisse vraiment expliquer ces pannes.


Carter lui a pourtant survécu. Il a continué d'inventorier la myriade de richesses qui se trouvaient dans le tombeau, achevant son travail en 1932. Il a passé les dernières années de sa vie à préparer la publication de ses résultats de recherche avant de mourir à Londres en 1939, à l'âge de 64 ans.


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